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CRITIQUE :  Mozart, l’essence du Requiem
22 mars, 2014

Toulouse serait-elle la ville des chœurs ? A côté des grands ensembles professionnels et institutionnels, prospèrent les chorales amateurs motivées par le plaisir convivial du chant. A coup sûr, l’ensemble vocal Unité, dirigé depuis sa création en 1999 par son fondateur Christian Nadalet, occupe une place de choix. Cette belle phalange présentait, le 22 mars dernier, en la basilique de la Daurade de Toulouse, une version rare de l’emblématique Requiem de Mozart.

Une trouble légende entoure l’histoire de ce Requiem, ultime ouvrage d’un Mozart en marche vers l’éternité. La commande de cette messe transmise par un mystérieux personnage, soi-disant vêtu de noir et refusant de donner son nom, serait apparue au compositeur comme venue de l’au-delà. Le romantisme s’est emparé de cette sombre histoire : Mozart devait penser que ce Requiem lui était en fait destiné… La réalité est plus simple et moins romanesque. La commande émanait de l’excentrique comte Franz von Walsegg qui souhaitait ainsi honorer la mémoire de son épouse disparue. On suppose qu’il comptait s’attribuer la paternité de cette œuvre. Le fameux homme en noir qui transmit la commande à Mozart n’aurait ainsi été qu’un émissaire du comte.

Quoiqu’il en soit, la maladie implacable du compositeur n’a pas permis l’achèvement de ce chef-d’œuvre. Son histoire ultérieure se révèle assez complexe. Afin de ne pas avoir à rembourser l’avance qui avait été versée à son époux, sa veuve Constanze se chargea de faire compléter la partition de ce Requiem. A la mort du compositeur, seuls l’Introït (« Requiem aeternam ») et l’essentiel du Kyrie étaient entièrement rédigés. Deux élèves de Mozart furent finalement chargés de l’achèvement : Franz Xaver Süssmayr et Franz Jakob Freystädtler. Il n’existe donc pas de version entièrement « mozartienne » de l’intégralité de ce Requiem.

Comme cela était souvent le cas à l’époque dans ce type de messe, le chœur (à quatre voix) occupe le devant de la scène. Les passages purement instrumentaux restent rares. À quelques exceptions près, l’orchestre se contente ainsi de servir le chœur. C’est aussi un peu le cas du quatuor de chanteurs solistes qui apparaît essentiellement comme un ensemble vocal.
C’est à Carl Czerny, élève notamment de Beethoven et pianiste respecté, né l’année même de la mort de Mozart, 1791, que l’on doit cette transcription pour piano à quatre mains de la partition orchestrale du Requiem exécutée ce soir. Une transcription réalisée en 1820 et parfaitement justifiée par la structure même de l’œuvre originale.
Certes, les premières mesures sonnent bizarrement aux oreilles des habitués que nous sommes de la version orchestrale. Mais dès l’arrivée du chœur, l’accoutumance se fait tout naturellement. D’autant mieux que les interprètes de cette présentation du 22 mars ont la merveilleuse idée de faire entrer le chœur pendant l’introduction instrumentale et de le disposer de manière très inhabituelle. Mêlant sur le podium les voix des divers registres, on évite ainsi la traditionnelle disposition étagée de gauche à droite, de l’aigu au grave. Le son y gagne une homogénéité accrue et l’œil se détache d’une vision figée.

Le quatuor vocal du Requiem de Mozart. De gauche à droite : Elena Poesina, soprano, Christine Labadens, mezzo-soprano, Pierre-Emmanuel Roubet, ténor, Jean-Manuel Candenot, basse – Photo Classictoulouse –
 La beauté des voix, la précision du chant, la justesse, sont autant de qualités indispensables d’un grand chœur que possède indéniablement Unité, ce bel ensemble mené, soutenu avec vigueur, exactitude et conviction par Christian Nadalet. La dynamique que réclame cette grande œuvre chorale se déploie avec un naturel et un élan qui coexistent avec un raffinement dont Mozart ne se départit jamais.
Le quatuor vocal de solistes se montre lui aussi à la hauteur de l’enjeu. On retrouve la pureté vocale, la finesse expressive et le sens du phrasé de la soprano Elena Poesina, la profondeur, la rondeur du timbre de la mezzo-soprano Christine Labadens, la richesse vocale, le lyrisme du chant du ténor Pierre-Emmanuel Roubet, et la noblesse déclamatoire de la basse Jean-Manuel Candenot, parfaitement à l’aise dans le redoutable Tuba Mirum. Il reste à féliciter les deux pianistes, Eloise Urbain et Fabrice Benhamou, chargés de structurer avec rigueur et souplesse le commentaire de soutien du chœur et des solistes.Ce Requiem, qui occupe toute la seconde partie de la soirée, est précédé d’un double cycle de chœurs a cappella qui, pour l’essentiel, comporte de belles découvertes. Quatre pièces de Camille Saint-Saëns alternent les atmosphères, de l’animation chaleureuse de La Romance du soir à la douceur poétique de Calme des nuits. Plus rares sont les deux pièces du compositeur américain d’aujourd’hui Eric Whitacre : une écriture très actuelle que sous-tend un sens aigu de l’expression. Après Hope, Faith, Life, Love, qui évoque les agrégats sonores et intenses d’un György Ligeti, le Lux Aurumque manie avec délicatesse une harmonie évanescente. Dirigé avec finesse et précision par Christian Nadalet, l’ensemble Unité y démontre une fois de plus son professionnalisme, sa rigueur et sa sensibilité.Serge Chauzy

« Unité » a donné de la voix lors d’un concert

L’ensemble vocal était l’invité des Théophanies dimanche 9 juin. PHOTO/© D.R RIEUX-MINERVOIS
Les concerts organisés par « Les Théophanies » se suivent et se ressemblent par la qualité. Après l’inoubliable prestation à l’église par le pianiste Alexandre Tharaud, la rotonde a accueilli, dimanche 9 juin, l’ensemble vocal « Unité » pour un concert également exceptionnel. Créé en 1999, l’ensemble vocal « Unité » est dirigé par son fondateur Christian Nadalet. Ses 25 chanteurs, tous expérimentés et en constante formation, se sont rassemblés autour de son projet : prouver que la pratique régulière de la technique vocale peut conduire un groupe de chanteurs amateurs au meilleur niveau de qualité interprétative et expressive. Conforté par le succès remporté, le chœur est amené à explorer d’autres pans du répertoire apportant sa plénitude vocale à l’interprétation des grandes œuvres telles « La messe de Requiem » de Wolfgang Amadeus Mozart, ainsi que deux pièces à capella d’ Eric Witacre, un compositeur américain, et quatre pièces également à capella de Camille Saint-Saëns. Un concert sublime qui a suscité une grande émotion parmi le nombreux auditoire.

Le Dauphiné, 31/07/12

 

 

Une grande soirée sous le signe de la retenue, de la magnificence et du plaisir partagé entre l’Ensemble Vocal Unité et les spectateurs, et entre les artistes eux-mêmes. Et si certains critiques romantiques disaient de cette musique sacrée qu’elle était trop profane, et « qu’on ne saurait la jouer dans une salle de concert », qui s’en plaindrait, tellement le souffle lyrique a transporté le public amateur de la salle de Maistre.

Une œuvre dont le texte est serré de près par les choristes. Le “kyrie eleison” (seigneur ayez pitié de nous) par exemple inspire dans sa fugue entraînante un enchaînement de déclinaisons, une vivacité croissante dans les reprises des thèmes mélodiques par les quatre composantes du chœur. Le “lacrimosa” (jour de larmes), bercements entrecoupés de soupirs, « engendre une liberté d’interprétation travaillée rigoureusement dans les répétitions », confient deux choristes après le concert. Enfin la cohérence et l’harmonie dans le dialogue entre le chœur, d’une puissance surprenante, les quatre solistes (soprano, mezzo soprano, ténor et basse) et le piano joué à quatre mains impriment la tonalité dominante de la prestation.

Christian Nadalet, une autorité souriante, bienveillante, exigeante veille au grain. Ses deux mains, comme des ailes de colombe, aspirent, repoussent, réduisent, dilatent, ponctuent et jouent avec les voix comme d’un instrument. Avec les deux pianistes il est le moteur de cet élan qui anime l’ensemble : « un concert réussi ce soir, avoue-t-il discrètement, d’une grande fluidité. Ce Requiem de Mozart offre des clés pour les œuvres postérieures, par exemple les requiem de Berlioz ou de Fauré. ». Un propos confirmé par le soliste basse Pierre Ogay : « ce requiem est une pierre angulaire. Il faut souligner également que la partie orchestrale transposée pour un piano à quatre mains confère par la ponctuation de l’instrument une force vitale à la partie chantée ».

par René PALANQUE le 31/07/2012 à 06:00

Le Dauphiné, 30/07/12
LA ROCHETTE

 

 

Ce samedi soir, le festival des Rencontres musicales de Savoie a donné une résonance culturelle à un été en Val Gelon. Placé sous la direction de Christian Nadalet, l’ensemble vocal Unité a interprété le Requiem de Mozart à l’église. Composée de professionnels, la chorale était formée de 27 chanteurs, quatre solistes et de deux pianistes. Les Toulousains se produisaient pour la première fois en terres rochettoises et affichaient une deuxième participation au festival savoyard avant de poursuivre leur tour de France par le Gers.

Le public réunissait à la fois des habitants de la Combe de Savoie et des festivaliers. La voix, fil d’Ariane tissée par Christine Icart et toute l’équipe du festival 2012, a comblé les spectateurs.

par B. M. le 30/07/2012